Une Semaine au Québec

Que faire, en une semaine, à la fin de l’automne, au Québec ? Un petit tour d’horizon qui vous donnera peut-être envie de traverser l’Atlantique et des idées une fois sur place.
Du Canada, on voit souvent les grands espaces, flamboyants en automne, blancs en hiver, l’incontournable Château Frontenac qui domine Québec, le tout sur fond d’accent chantant et avec un goût de sirop d’érable.

Il y a plein de choses à faire, à voir, sur place, pour un budget raisonnable, voici une toute petite sélection d’incontournables.

La distance entre Montréal et Quebec est de 265 km et, là-bas, tout se fait en voiture. Le mieux à faire est donc d’en louer une, d’ici, et s’il y a bien un loueur qui est très compétitif, au Québec, c’est Discount (avec plus de 160 succursales dans toute la province et une très grande souplesse de formules).

Pour l’hébergement, Airbnb offre un vaste choix, à des prix également très compétitifs (si vous n’êtes pas inscrit, demandez-moi le lien de parrainage, par mail « Contact » en haut de la page d’accueil, vous gagnerez 25 € et sachant qu’une nuit à Québec m’a couté 31 €, c’est presque une nuit gratuite, là-bas ou ailleurs, du reste).

Les Québecois sont très accueillants, spontanés, cools. On entre facilement en contact avec eux, dans les lieux publics, restaurants etc. J’y étais au moment d’Halloween (qui y est une vraie fête, très importante, que tout le monde prépare longtemps à l’avance, et qui a ses règles : pas d’enfants sans adultes, on ne doit pas franchir le seuil des maisons etc…) et il est courant de voir des gens se rendre sur leur lieu de travail en costume ou tailleur, avec un chapeau de sorcière, un masque de diable, les employés des transports, commerces etc… déguisés. C’est un esprit de fête qui envahit tout le pays et s’affiche partout.

dans un jardin de banlieue

 

MONTREAL

Pas de doute, on est bien dans une grande ville d’Amérique du Nord, avec le contraste entre les gratte-ciels et les petites rues aux allures provinciales.

Pour circuler dans Montréal, le métro reste le plus facile et rapide, comme dans quasiment toutes les villes qui en possèdent un. Quatre lignes et 68 stations (et les parisiens se plaignent…) qui desservent l’île de Montréal et les villes de Laval et Longueuil. Le mieux, selon votre durée, est de réserver un forfait (carte Opus) qui sera également valable dans le bus (toujours prévoir l’appoint dans les bus, on ne rend pas la monnaie).

Le vieux Montréal est, sans nul doute, la partie que j’ai préférée avec un gros coup de coeur pour le spectacle Aura, à la Basilique (station Place d’Armes) , qui a un tel succès qu’il est prolongé de plusieurs années, ne le loupez pas, c’est tellement magique qu’à la fin, la foule reste silencieuse (hébétée) plusieurs minutes.

On ne peut pas parler du Québec sans parler de sa faune. Le meilleur endroit pour la voir, dans son milieu naturel, et tout apprendre  est l’ Ecomuseum.

Le marché Jean Talon, un incontournable pour découvrir les produits et la gastronomie québecois. J’ai été très surprise de ne voir que très peu de produits et magasins bio au Québec qui se résument surtout à des magnifiques boulangeries, deux magasins aperçus, du bus, en une semaine alors que la ville de Toronto est une pionnière très active de l’alimentation bio. Cela explique peut-être l’affichage sauvage « bio pour tous »  dans les rues adjacentes au marché Jean Talon.

Collé à ce marché, le quartier italien de Montréal, avec, notamment, la quincaillerie Dante, une institution, où vous pourrez acheter plein d’articles pour cuisiner et pâtisser (ils vendent aussi des armes, Papa est à la chasse et Maman cuisine, à moins que ça ne soit l’inverse). N’oubliez pas de rapporter des ustensiles Microplane, bien moins chers au Canada (et aux USA, leur pays de naissance), qu’en France.

Si vous êtes en location et voulez cuisiner bio, c’est dans les supermarchés Métro (rien à voir avec le grossiste qu’il y a ici), que vous trouverez les meilleurs rayons bio tant en épicerie qu’en produits frais.

Une vraie bonne surprise la restauration et la gastronomie à Montréal. Beaucoup de restaurants à des prix très compétitifs qui offrent des menus avec des plats délicieux qui mettent en valeur des produits de saison bien travaillés,  qui seraient au double du prix à Paris.

Au début du mois de Novembre se tient le festival « Montréal à Table »  , et même en dehors de ce festival, les restaurants participants, signalés par une affichette, sont d’un excellent rapport qualité prix, jetez également un oeil sur leur page Facebook (publique pas besoin d’avoir un compte) et leur compte Instagram, plein d’informations et d’adresses, même en dehors de la période du festival.

Deux adresses incontournables que j’ai testées et qui ne m’ont pas déçue :

  • les fameux Bagels St-Viateur, qu’on peut acheter à la boulangerie du quartier St Viateur ou déguster, garnis, dans leurs restaurants (on peut aussi en rapporter des petits, en sachets, sucrés ou salés)
  • le Comptoir 21,  qui m’a réconciliée avec le Fish and Chips, et sa fameuse Chaudrée de Palourde (à consommer sur place ou emporter) dont on dit que c’est la meilleure de la ville.

Beaucoup d’excellentes boulangeries à Montréal, de street food de qualité (pas de food trucks, hiver rigoureux oblige je pense) et de micro-brasseries pour les amateurs de bières.

ROUGEMONT

A 51 km de Montréal, Rougemont, ville de la pomme par excellence, et des cidreries, dont celle de Michel Jodoin, qui se visite ; on termine par la boutique, avec dégustation de la production et du fameux cidre de glace. Aucun rapport avec tous les cidres que vous connaissez, il est produit par cryoextracion, méthode très nouvelle  (1994) qui utilise le froid.  C’est moelleux, sucré (tout en étant équilibré), avec des arômes de fruits confits, de pomme au caramel et se déguste, pour ma part, en apéritif.  La France commence à en produire, du coté de la Normandie.

Les Cabanes à Sucre sont les restaurants des érablières, endroits où on récolte la fameuse sève (ou eau) d’érable. Il est à noter que le meilleur sirop d’érable est le clair, quasiment introuvable en France. C’est le plus pur, récolté durant le Temps des Sucres, entre la fin de l’hiver et le début du printemps, donc c’est très court, et très réglementé, un non respect ou le fait de couper la sève verrait supprimer les droits et fermer l’érablière (environ 11 000 au Canada). Le plus courant ici, le foncé, est issu d’une récolte de fin de période,  quand l’arbre puise plus d’impuretés dans le sol.

Renseignez-vous, selon la période de votre séjour, sur celle d’ouverture des cabanes à sucre. Celle de Dany (à Trois Rivières, sur la route entre Montréal et Québec, étant ouverte toute l’année).

Elles offrent un menu unique, articulé autour du sirop d’érable, et à volonté et vous pourrez y acheter du sirop d’érable, bien sûr, mais également du beurre d’érable (pâte à tartiner), sucre, biscuits (un goûter fourré en forme de feuille d’érable à tomber) etc.

 

QUEBEC

Plus petite que Montréal, dominée par Chateau Frontenac, sans métro (on se déplace en bus ou à pied). Si le quartier le plus agréable est le Vieux Québec (et le marché du Vieux Port), il faut absolument faire un détour par les plus hautes chutes d’eau du Québec (83 m contre 51 m pour celles du Niagara), les chutes Montmorency (on les voit très bien également de l’autoroute entre Québec et Montréal, ouvrez l’oeil).

Si vous passez par le marché du Vieux Port, arrêtez-vous, notamment, à cette poissonnerie (leurs poissons fumés….même au petit déjeuner) et pour acheter des produits à base de camérises (une baie au goût unique à la fois de myrtille, framboise) chez le producteur Bleu-Nature (il est passionné et vous racontera toute son histoire avec cette petite merveille). J’ai un peu craqué .

N’hésitez pas à entrer dans Château Frontenac, non seulement la vue sur Québec y est magnifique, mais le hall est un vrai musée gratuit, avec des expositions de peintures, sculptures. Vous pourrez également y prendre un café, un verre, ou un repas pour un prix très correct (pour entrée, plat, dessert, vin, comptez environ 35 € par personne dans le restaurant le SAM avec un « sam-wich » au homard de folie…une moelleux au chocolat et aux camérises « décadent » pour 29 CAD donc environ 18 €).

On ne peut pas ne pas parler de la Poutine, cette institution québécoise, très « comfort food », composée de frites, d’un fromage.. »à poutine » (amateurs d’AOP passez votre chemin) et d’une sauce brune, pour la version traditionnelle. De plus en plus de restaurants ou bars à poutine, en proposent plusieurs déclinaisons. Je l’ai goutée à Québec, au Buffet de l’Antiquaire, un restau cool et sympa (mais ne le sont-ils pas tous ?) avec des assiettes bien garnies. Pour être franche, ça n’est pas un plat gastronomique impérissable, pour un français, mais c’est tellement symbolique qu’il faut y goûter.

Concernant les desserts, l’incontournable Tarte aux Bleuets (une variété de myrtilles) et le Pouding Chomeur (oui on dit et on écrit pouding, les québecois sont bien plus francophones que nous, on ne fait pas de shopping, on magazine, on ne va pas au pressing mais chez le nettoyeur, on parle de blogue etc etc.) sont à tester en priorité.

CAP TOURMENTE

A 47 km au nord de Québec, sur la route de Tadoussac, une des huit réserves nationales de faune du Canada, Cap-Tourmente, connue pour être le lieu de rassemblement des oies des neiges, avant leur grand départ pour la migration. Y sont également présentes 30 espèces de mammifères (sur la route on a croisé des caribous), des oiseaux de proie, etc…

TADOUSSAC

A 215 Km de Québec, dans la baie du Saint-Laurent,  le parc marin du Saguenay-Saint-Laurent, haut lieu d’observation des mammifères marins. Il faut y aller, la route est agréable et se termine par un passage en ferry (gratuit).

Plusieurs formes de croisières, selon la date de votre séjour, votre budget et pour y voir clair, le site des croisières AML, les spécialistes, qui n’hésitent pas à garantir les prix.  Je n’ai pas pris de photos. On a vu des baleines,  des bélugas, des phoques, mais c’est assez rapide (ils ne prennent pas la pause) et il vaut mieux profiter du spectacle que se crisper à vouloir à tout prix tenter de faire une prise de vue (bol d’air assuré en prime).

La ville de Tadoussac est ravissante, une épicerie « centre de vie » où on trouve tout (allez fouiner), où tout le monde se connait, un sentiment de paix, de sérénité  et  beaucoup de solidarité (hivers rigoureux obligent).

une ville multicolore

Conclusion :

Quelle que soit la saison, il y a de nombreuses choses à voir, à visiter, à sentir, à goûter, n’hésitez pas à lier la conversation,  dans les lieux publics, les Québecois sont très liants et partageront avec vous bonnes adresses et bons plans.

Sur les routes, à la tombée de la nuit notamment, soyez prudents, les animaux sortent et croiser un orignal peut laisser des souvenirs douloureux autant pour vous que pour lui.

Le change est assez avantageux pour nous, les prix plus que corrects même si on doit ajouter les taxes (au moment de la rédaction de cette article, avec 1 € on a 1,58 dollar canadien).

Si on voyage avec un objet électrique (sèche-cheveu, rasoir, robot pâtissier…ou juste pour recharger les jouets électoniques tels que tablette, smartphone) on n’oublie pas l’adaptateur, comme pour les Etats-Unis, l’électricité, au Canada a une tension de 120 volts.

Consultez la météo du mois de votre séjour, et en été prévoyez des anti-moustiques.

Comparez les prix des billets d’avion, il y a de nombreuses liaisons, directes ou non.

Vérifiez toujours les formalités, actuellement, un passeport valide et un formulaire AVE à demander sur le site officiel du Gouvernement (il vous en coutera 7 CAD , attention, la recherche Google vous envoie parfois sur d’autres sites, non officiels, qui vous prendront une fortune pour faire la demande à votre place).

J’ai adoré ce séjour, j’y retournerai en hiver, envie de découvrir le Canada Blanc, celui dont m’ont parlé de nombreux Québecois.

Et les recettes rapportées de Québec  :

Saumon Laqué à Basse Température
Mojito aux Cranberries
Sauce aux Canneberges (ou Airelles)
Cookies Canadiens

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