Une Semaine au Japon

« Tu vas où en vacances ? »  « Au Japon » « Ah super ! combien de temps ? »  « Une semaine »  » « Ah, euuh,  mais tu vas rien voir !! »  « Ben si, tiens, regarde……. »

Quand j’ai réservé pour un séjour d’une semaine au Japon, même si ça semblait court pour un pays si lointain, je ne me suis pas trop posé de questions. J’avais besoin de déconnecter, de perdre un peu mes repères. Je savais qu’en l’optimisant, je verrais beaucoup de choses et que si  c’était court, ça n’en serait pas moins intense, à tous niveaux.

L’idée était de caler quelques incontournables à Tokyo et Kyoto, puisque j’allais séjourner dans ces deux villes, mais également de pouvoir flâner,  d’avoir du temps en cas de coup de tête, ce qui a été le cas avec les visites du Pavillon d’Or à Kyoto, de Nara et le festival de ramen dans l’ancien stade olympique de Tokyo.

J’ai pris un séjour combiné Tokyo/Kyoto (fin octobre/début novembre), sur le site Carrefour Voyages, qui comprenait les vols, les navettes aéroports/hôtels, les chambres avec petits déjeuners, un pocket wifi et le trajet en shinkansen (TGV) entre les deux villes.  Il existait en deux durées différentes. Au bas de cet article, les infos pratiques, utiles et futiles.

Je précise que cet article n’est pas sponsorisé, ni par Carrefour Voyages, ni par Vivre le Japon, par lequel j’ai réservé deux activités, à Tokyo et Kyoto.

N’hésitez pas, quel que soit le moyen par lequel vous allez au Japon, à vous rendre sur ce dernier site qui offre tous les renseignements dont vous pouvez avoir besoin pour préparer au mieux votre voyage, et une mine d’activités, excursions, expériences,hébergements, dans de nombreuses villes de l’archipel. En plus ils sont vraiment à l’écoute, tant dans leur agence parisienne, qu’au téléphone, à Paris ou au Japon et les travel angels aussi compétents que sympathiques (j’ai hélas oublié le prénom de celui qui nous a fait visiter Gion de nuit, un étudiant vendéen installé à Kyoto, tout comme de notre guide de Carrefour Voyages à Tokyo, un suisse installé au Japon depuis 13 ans).

Ce qui frappe, en arrivant à Tokyo, c’est que cette mégalopole de presque 40 millions d’habitants n’est pas bruyante, pas polluée, pas oppressante ( pour quelqu’un qui vit en région parisienne, c’est un choc)  et son métro totalement silencieux, car il est très mal vu de parler sur son smartphone ( on ne raconte pas sa vie en public au Japon).

Pour circuler à Tokyo, le plus rapide et pratique :  le métro. Treize lignes gérées par deux compagnies,  Tokyo Metro (9 lignes) et Toei Metro (4 lignes) auxquelles s’ajoutent 4 lignes de la compagnie ferroviaire JR (Japan Railways). Il est très facile de s’y repérer, chaque ligne étant identifiée par une couleur et une lettre, chaque station par son nom et un chiffre.

Il existe trois pass : 600 yens (≃ 5 €) ; 1000 yens (≃ 8 €) ; 1590 yens (≃ 13 €). Chacun permet des voyages illimités sur une journée, nous avons opté pour celui à 1000 yens valable sur les compagnies Tokyo Metro & ToeI Metro.

Les wagons roses  ou portant autocollants roses, sont réservés aux femmes, pendant certaines heures, le matin.

Sur la ligne Ginza, on trouve des rames magnifiques. Ca vaut le coup de laisser passer un ou deux trains pour y voyager (on est en vacances) :

les télés diffusent les infos en direct, c’est ainsi que nous avons vu l’incendie qui a dévasté le magnifique chateau de Shuri  à Okinawa, qui avait résisté à tant de choses. Il n’en est rien resté et le chagrin des Japonais a été énorme.

Qui dit peu de temps , dit optimisation de ce temps, j’ai donc réservé une demi-journée de visite des lieux emblématiques de Tokyo, auprès de Carrefour Voyages.

Rendez-vous pris, avec notre guide, devant l’entrée du parc Yoyogi afin de visiter le plus vieux sanctuaire shintoïste du Japon,  Meiji-Jingu, dédié aux âmes divines de l’Empereur Meiji (1852/1912) et de l’impératrice Shoken (1849/1914). On y accède par un torii (porte traditionnelle) en bois de cèdre du Japon, (12 m de haut ; en un seul tronc), ce qui en fait le plus grand du pays. C’est un lieu incontournable, très agréable à visiter, assez calme.

le torii de Meiji-Jingu

Il y a deux religions  principales au Japon : le bouddhisme (religion principale en Asie) et le shintoïsme (spécifique au Japon, très liée aux forces de la nature, vent, terre, eau et symbolisée par les kami, esprits qui habitent ou représentent un lieu particulier, voire un objet). Elles sont liées et n’entrent pas en contradiction. Les Japonais ne sont pas l’un ou l’autre, ils sont les deux, selon les circonstances et sont plus dans la superstition que dans la religion telle qu’on la conçoit hors Asie.

Si, dans les temples bouddhistes, la purification se fait par l’encens, et dans les sanctuaires shintoïstes, par l’eau, il n’est pas rare de voir les deux formes réunies en un même temple ou sanctuaire. On identifie les temples bouddhistes, à première vue, par la planche transversale horizontale, au bas de la porte d’entrée, qu’il faut enjamber pour passer, car les mauvais esprits ne pouvant pas lever la jambe, ils restent en dehors du temple.

Purification par l’encens
Purification par l’eau

Nous partons ensuite pour le plus vieux (fin de construction en 645) temple boudhiste de Tokyo, Senso-Ji, dans le quartier d’Azuka (métro Asakuza) dédié à la bienveillante déesse de la compassion, Kannon. Il est situé dans un quartier commerçant, où il y plein de petites échoppes traditionnelles.  C’est un lieu unique, incontournable et très agréable à visiter.

Senso-ji

Le Japon étant sans doute le pays qui fait le plus le grand écart entre ses traditions ancestrales et des avancées technologiques uniques, nous avons ensuite visité le très avant-gardiste quartier d’Akihabara (station de métro du même nom), paradis des amateurs de mangas autant que des geeks.

Si vous n’êtes pas fan de mangas ni de jeux vidéos, la « ville électrique » est, au moins, à traverser à la nuit tombée, en raison des vitrines ultra lumineuses des enseignes et bâtiments dédiés à l’électronique ; et si vous êtes fan, prévoyez d’y rester un bon moment, et, bien entendu, de faire une halte au fameux Club Sega, énorme salle d’arcade qui s’étend sur quatre étages. C’est dans ce quartier que se trouve l’un des deux plus grands magasins d’électronique du monde : Yodobashi Akiba.

Akihabara

Au cours de cette excursion, nous avons également traversé, dans le quartier de Harajuku, Takeshita-Dori paradis pour ados branchés et cosplay : vêtements, gadgets, jeux, bonbons, le tout aux couleurs psychédéliques.

Une demi-journée qui nous a permis de découvrir quatre univers différents d’une même capitale, avec beaucoup d’explications, de précisions. Nous aurions pu, bien évidemment, faire la même chose sans guide, par nous-mêmes, mais ça nous aurait pris beaucoup plus de temps et pour moins d’informations.

Impossible de séjourner à Tokyo sans aller à Shibuya, quartier branché, temple de la mode (c’est ici que se trouve Shibuya 109, deux tours réservées respectivement à la mode pour hommes et femmes) mais surtout le plus grand carrefour du monde (je parle d’un croisement de rues, pas de l’hyper) ; célèbre pour son passage piéton transversal, ses publicités lumineuses et sonores, et le demi-million de personnes qui s’y croisent tous les jours.

A l’ombre de quelques arbres, la statue du chien Hachiko (à la sortie éponyme du métro), symbole de la fidélité, car ce chien, qui accompagnait et venait chercher son maître, tous les jours, a continué durant 10 ans après le décès de celui-ci, d’une apoplexie, sur son lieu de  travail (le travail c’est la santé…!!!???). C’est l’endroit où les gens se donnent rendez-vous à Shibuya.

Deux films ont été consacrés à ce chien : Hachiko Monogatari (1987) Hachi (2009)

On continue le séjour en prenant de l’altitude avec la célèbre Tokyo Skytree, tour des télécommunications, construite entre 2008 et 2012 ; structure en acier de 634 m (station de métro Tokyo Skytree Ligne Tobu Skytree) Le point de vue, à 451,2 mètres (on ne peut aller plus haut), possède, en partie, un sol transparent et offre une vue à 360 ° sur la ville et le mont Fuji, lorsque le temps est dégagé. A son pied, un centre commercial. Le billet d’accès coute environ 16 € ; il y a également un restaurant panoramique.

Senso-Ji vu de la Skytree

Pour les foodistas et foodistos, ne manquez pas Kappabashi-Dori (ligne de métro Ginza station Tawaramachi), la rue des articles de cuisine (180 magasins), on y trouve des merveilles. Les fameux couteaux japonais (véritables oeuvres d’art au tranchant redoutable), des articles en bambou, de la vaisselle, des moules et cercles à gateaux, bref tout, mais aussi les Sampuru, reproductions, en plastique, de tous les plats et mets qu’on trouve au Japon (on en voit en France dans les vitrines des restaurants japonais, enfin les vrais…). Elle est signalée par la gigantesque effigie de chef au sommet d’un immeuble.

Pour notre dernière soirée à Tokyo, nous avions réservé, via Vivre le Japon,  un diner chez l’habitant. Notre travel angel était Akiko. C’est une expérience unique, agréable autant qu’instructive, que ce diner traditionnel familial japonais où se sont succédés environ 10 plats, arrosés d’un excellent saké, servi, selon la tradition, tiède. Akiko a séjourné, entre autres, en France et est donc parfaitement francophone (comme tous les travel angels qui sont soit des Français installés au Japon, soit des Japonais francophones).

Le trajet entre Tokyo et Kyoto s’effectue en shinkansen, le TGV japonais (457 km à 320 km/h). Départ de la gare de Tokyo pour un voyage d’une durée de 2h40 qui, si le temps est clair, vous permettra de voir le Mont Fuji.

le shinkansen que j’ai pris

Les femmes de ménage, une par wagon, attendent l’arrivée du train pour faire le ménage mais également faire pivoter tous les sièges afin de les remettre dans le sens de la marche

Si ce séjour a été une succession de vues et d’images plus belles les unes que les autres, le Mont Fuji est ce qui m’a le plus marquée. C’est un  volcan (3776 m de haut), un des plus beaux du monde selon les vulcanologues, considéré comme actif bien que sa dernière éruption ait eu lieu en 1707. Il est magnifique, mais, au fur et à mesure que le train s’en approche, il s’en dégage, en plus, quelque chose de très puissant, de presque surnaturel, comme une présence. Je crois que je ne l’ai pas lâché du regard jusqu’à ce qu’il disparaisse. Avec le réchauffement climatique, il y a de moins en moins de neige ; si cela semble, hélas, inéluctable et si les fameux accords ont été signés au bout de notre trajet, j’ai du mal à l’imaginer sans sa belle parure blanche.

Pour se restaurer dans le train, pas de wagon spécifique, en revanche, on trouve, dans les gares, les fameux eki bento (eki = gare) ou ekiben,  garnis des spécialités régionales des gares d’achat. Ce sont souvent de très jolies boîtes en bois que vous pourrez, bien entendu, conserver.

Si vous souhaitez voyagez en TGV au Japon, le mieux, est d’acheter un JR Pass  qui sera amorti dès le premier trajet.

Kyoto , capitale japonaise de 794 à 1868 située dans la région du Kansai, est connue pour ses palais impériaux, ses temples bouddhistes et sanctuaires shinto, le magnifique quartier historique de Gion où se trouvent les maisons de geishas,  le sanctuaire des torii vermillon. C’est aussi la région de production des yuzus, agrumes dont la culture, en sommeil, a été réveillée par l’engouement des chefs pâtissiers français (au Japon on utilise surtout le zeste de yuzu en condiment de plats salés mais j’ai gouté une glace artisanale à tomber), de riz d’excellence et du fameux thé matcha (mais que j’aime cette ville moi !!!).

Ce bouquet de yuzus…

Si, à Tokyo, on se déplace surtout en métro, à Kyoto, c’est en bus que c’est le plus pratique. La ville est beaucoup plus petite, et, le métro ne comportant que deux lignes (nord-sud et est-ouest), le bus est le meilleur moyen de s’y déplacer (ou en vélo mais bon…). Le principe est le même, un pass à la journée très vite amorti, le « City Bus All Day Pass »  :

A peine arrivés, nous sommes allés assister à une cérémonie du thé (en anglais, réservée sur Trip Advisor, prévoir 1h30 et environ 25 €). Cette cérémonie traditionnelle séculaire se perpétue dans les familles, lorsqu’on reçoit un hôte, et, par de nombreux codes, témoigne de l’intérêt qu’on lui porte. Chaque geste a un sens. Notre maîtresse de cérémonie nous explique que le thé matcha a été introduit au Japon il y a environ 1300 ans par deux moines bouddhistes japonais, de retour de Chine, d’où ce fameux thé est originaire.

Cérémonie du thé

Si le thé matcha est bien un thé vert, lorsqu’on parle de thé vert, on ne parle pas forcément du thé matcha. En France, et sans doute ailleurs, certains industriels ou professionnels de l’alimentation profitent de cette confusion. Si c’est du matcha, c’est écrit.

Les feuilles de ce thé, cultivé au sud de la banlieue de Kyoto, sont broyées dans une meule de pierre jusqu’à obtention d’une poudre très fine. Reconnu pour ses propriétés anti-oxydantes, il prévient les migraines, le cholestérol, les maladies cardio-vasculaires et serait redoutable contre les bactéries, virus et maux d’estomac. Il en existe plusieurs variétés, avec une fourchette de prix très étendue. Bien dosé, son goût est très subtil mais, a contrario, s’il est mal dosé, son amertume, très prononcée, peut être désagréable pour certaines personnes. Aucun risque au Japon ni, en France, chez les pâtissiers japonais, c’est toujours parfaitement dosé.

Le thé matcha, après avoir été émulsionné avec le traditionnel fouet en bambou

Nous avions également réservé, via Vivre le Japon, la visite nocturne du quartier historique de Gion (1h30). Rendez-vous avec notre guide devant Yasaka-jinja, le grand sanctuaire de Gion.

Entrée de Yasaka-jinja ou de nombreuses touristes déguisées en geisha prennent la pose.
Un tout petit bout de Gion la nuit

Kyoto est la « capitale » des geishas dont les maisons se trouvent dans ce quartier central.  La geisha (traduction « femme pratiquant les arts »), ne vend absolument pas ses charmes (j’ai entendu des réflexions complètement déplacées). C’est un métier dur, qui s’apprend dès l’âge de 15 ans, par les maikos (apprenties geishas). Ce sont les gardiennes des traditions japonaises, et, à ce titre, elles doivent connaître l’histoire et la culture de leur pays, la poésie, la musique au travers de la maîtrise d’instruments traditionnels, le chant, la poésie, l’art floral (ikebana), la cérémonie du thé, et s’exprimer en plusieurs langues.

Les maikos quittent leur famille pour vivre dans une maison de geishas où une geisha confirmée va devenir leur tutrice et faire leur apprentissage.

Le maquillage, la coiffure, la tenue sont très codifiés. La geisha se reconnait à sa coiffure plus lisse, son costume plus sobre que la maiko dont la coiffure boule et le costume chatoyant sont le signe distinctif.

Elles participent aux dîners d’affaire mais également, pour les plus célèbres, assistent aux dîners officiels lors de la venue, au Japon, de chefs d’états ou de membres des familles royales étrangères. Les tarifs sont astronomiques et, une geisha confirmée peut avoir beaucoup de pouvoir. Si à Tokyo elles ont le droit d’être mariées, ça n’est pas encore le cas à Kyoto où le mariage signe leur mise à la retraite.

Il est à noter qu’il est interdit de les prendre en photo. Les touristes ont un peu abusé en les pourchassant, les agrippant, les photographiant contre leur gré et elles ont demandé à la préfecture de Kyoto de prendre une mesure à cet égard, en octobre 2019. Le faire, outre le fait que c’est juste déplacé (qui aime se faire prendre en photo contre son gré ?), vous exposerait à une amende d’environ 85 €. Attention, ne pas confondre les geishas avec les touristes qui, pour la journée, louent costume, perruque et maquillage, pour se promener dans Gion. Les vraies ne sortent pas avant la nuit, leur grâce les rend inimitables et ne se loue pas avec le costume (j’ai vu une geisha blonde à l’accent belge !!!).

La vision d’une geisha et de sa maiko, telles des fleurs multicolores, dans les ruelles sombres de Gion, la nuit, a quelque chose de magique et poétique, tout autant que le parfum de la poudre de riz qu’elles laissent dans leur sillage. La photo eut été magnifique, l’image reste dans ma mémoire.

Autre incontournable à Kyoto, le fameux sanctuaire shintô Fushimi-Inari, (dédié à Inari, déesse du riz et des commerçants, représentée par un renard) dont vous avez sans doute déjà vu, en photo, les innombrables torii rouges vifs (on parle aujourd’hui d’environ 30.000 torii, tous offerts par des donateurs, privés ou publics). Si les idéogrammes gravés sur les torii vous semblent pleins de charme,  ce sont en fait les noms des donateurs, vous vous promenez donc entre « Mistubishi », « Sony » ou autre… c’est moins poétique. Le plus long chemin, jusqu’au mont Inari, fait environ 4 km, il est important de prévoir des bonnes chaussures.

Quand la barrière de la langue laisse de la poésie à certaines choses

Ce sanctuaire, érigé en 711 par la famille coréenne Hata, accueille chaque année environ 2,7 millions de touristes étrangers et japonais et s’étend sur 870 000 m2. Les torii augmentent sans cesse, au rythme des donations.

On accède à ce lieu (ouvert 24h/24, entrée gratuite), en train, départ de la gare de Kyoto, ligne de Nara. Le trajet dure environ 5 mn puis, de la gare au sanctuaire, il y a environ  5 mn de marche, une petite mise en jambe au milieu d’échoppes et de boutiques de souvenirs.

A Kyoto, au centre ville, prenez le temps de visiter le très populaire Nishiki Market (échoppes et stands de restauration)., marché couvert regorgeant de belles et bonnes choses, toutes axées sur la cuisine japonaise.

Nishiki Market

On trouve à peu près toutes les spécialités de la région en cet endroit, pour des prix modiques.

C’est à l’angle d’une ruelle, à gauche de l’allée centrale (en partant de l’entrée principale du marché), un peu en retrait, que j’ai découvert un magasin de produits locaux, avec, au fond, notamment, le riz des producteurs de Kyoto, toujours la récolte la plus récente (j’y suis allée en octobre et il était du 20 septembre). C’est incomparable. J’en ai rapporté plusieurs kilos (blanc, complet et semi-complet). Je le cuisine comme je l’ai dégusté là-bas, avec du beurre (oui, le riz au beurre fait maintenant partie intégrante de la cuisine japonaise) et un peu de sauce soja, rien de plus. En saison, vous y trouverez les fameuses petites aubergines japonaises, les yuzus, entres autres, dans les boutiques de légumes (il y en a plusieurs bio ou les produits ne sont pas forcément plus chers). Faites une halte dans la pâtisserie salon de thé dédiée au thé matcha et ayez une pensée émue pour moi…

le riz des 6 familles de producteurs d’un petit village près de Kyoto, qui a la réputation de produire le meilleur

Le monument le plus photographié du Japon, est un temple bouddhiste au sud de Kyoto,  le magnifique Pavillon d’Or, inscrit depuis 1994 au Patrimoine Mondial de l’Unesco. Nous n’avions pas prévu d’y aller, mais comme nous nous étions laissé du temps, nous avons finalement sauté dans un bus 205 (arrêt Kinkakuji-michi) pour y accéder, au coucher soleil (en vrai 1 h avant la fermeture, on n’a pas traîné mais ça valait vraiment le coup).

Au milieu d’un immense parc, ce bâtiment, recouvert d’authentiques feuilles d’or,  à l’origine propriété privée, ne se visitant que de l’extérieur, il nous a été facile de l’inclure à notre court séjour, même si nous avons pris le temps de nous promener dans les jardins dont les érables commençaient à rougir doucement.

Comment ne pas l’ajouter au programme ?
un petit morceau de la gare de Kyoto, immense centre commercial, au passage

NARA :

Nous être laissé du temps nous a également permis d’aller, à 1h30 en train, au  départ de l’ultra moderne gare Kyoto, dans la jolie ville de Nara (prononcez Nala, le son « r » n’existant pas en japonais, il est toujours prononcé « l ». Vous dégusterez également des lamen et non des ramen). L’aller/retour entre les deux villes coûte environ 12 €.

Nara a été la toute première capitale du Japon, entre 710 et 784.

Elle est placée sous la protection des petits cerfs Sika (qui ressemblent beaucoup à des daims) car, selon une légende, la divinité Takemikazuchi aurait accédé au mont Mikasa sur un cerf Sika blanc ailé. Depuis, ils sont environ un millier à circuler librement dans la ville et, à leur tour, très protégés (mais quand ils font des bêtises, ils vont en prison, un joli parc mais fermé…).

On peut acheter des petits biscuits spéciaux, en divers endroits de la ville,  pour leur donner.

C’est à Nara que se trouve le temple Todai-Ji (grand temple de l’est) et le Daibutsu Den, le plus vieux bâtiment en bois du monde, qui a subi plusieurs incendies et a du être reconstruit plusieurs fois (mais pas, hélas, les deux pagodes de respectivement 7 et 10 m qui l’entouraient) et dans lequel se trouve l’énorme statue en bronze du grand Buddha Vairocana.

Daibutsu Den
Buddha Vairocana, à droite

Pour aller de la gare de Nara au temple, le mieux, est d’y aller à pieds (environ 1,5 km), par la rue principale, très commerçante.

En chemin, vous verrez sans doute un attroupement devant une petite pâtisserie mono-produit  : Nakatanidou (la ville est également connue pour être le berceau du mochi, chinois à l’origine ; ceux-ci, fourrés à la pâte de haricots rouges portent le nom de daifuku). Les gens attendent, en dégustant le leur, le spectacle et la magnifique précision qui évite le massacre des doigts de l’ouvrier.

les fameux mochi de Nara

Nara est la capitale des kakis. Coup de chance, j’y suis allée à la bonne saison. La spécialité locale est un sushi enveloppé dans une feuille de kaki (elle ne se consomme pas), le kakinoha-zushi.

kakinoha-zushi

Pour notre visite de Nara, en partant de Kyoto, nous avons compté une bonne demi-journée, départ de la gare de Kyoto à 9h retour vers 14h30. Ca aurait vraiment été dommage de louper cette ville (Fushimi-Inari à Kyoto, étant sur la ligne de Nara, on peut optimiser son temps en le visitant au retour de Nara).

En repartant à la gare, nous avons croisé un défilé, qui montait vraisemblablement au temple.

Infos pratiques (utiles et futiles) :

– 1000 Yens équivalent à environ 8 € ;
– l’électricité, au Japon : 100 volts (220 en France), pensez à emporter un adaptateur ;
– au Japon, si on peut manger dans la rue, on ne mange pas en marchant, donc on s’arrête pour une glace ou autre ;
– les Japonais, globalement, parlent très très peu anglais ;
– le Japon est un pays très sûr, les enfants voyagent très jeunes dans le métro et on peut laisser ses affaires sur une table de restaurant le temps d’aller aux toilettes, on retrouvera tout (mais quand on vient de la région parisienne, on n’y arrive pas, on embarque tout son barda) ;
– en parlant de toilettes, les  japonaises sont électroniques, lunettes chauffantes, shampoing, brushing, musique etc. (oui je parle des toilettes, ouf, il n’y a pas la coupe), commandées par un vrai tableau de bord (Panasonic est le roi des toilettes) ;

– les Japonais sont pratiques et je ne compte pas le nombre de « génial » que j’ai eu, sur Instagram, quand j’ai posté la photo de ce porte-bébé qu’il y a dans les toilettes publiques, on y place le bébé face à soi pour avoir les mains libres ;


– les Japonais ne sont pas tactiles, on ne les touche pas, on ne met pas la main sur l’épaule et on ne les bouscule pas, y compris dans le métro (c’est très reposant ça) ;
– pas de pourboire au Japon, c’est insultant (ça laisserait penser que la personne fait l’aumône) ;
– on sluuurpe autant qu’on peut en mangeant, ça montre que c’est bon (je n’ai pas réussi, j’ai fait des grands sourires niais ponctués d’ « aligato gozamaisu » prononcé « aligato gossaïmasse ») ;
– les Japonais sont très polis, gentils, et attentionnés, ça change… là-bas, pour leur interdire de fumer dans certains lieux, on ne leur met pas d’amende, on leur dit juste que ça peut incommoder les autres (va tenter ça en France) ;
– les Japonais sont tolérants, il s’habillent comme ils veulent, ce qui va de la tenue occidentale courante, à leurs tenues traditionnelles :

japonais en costume traditionnel, c’est très courant

en passant par les excentricités les plus extrêmes, ils ne se critiquent pas (c’est valable pour d’autres pays mais pas pour la France, hélas) ;

Comme on veut, j’ai dit, même si cette dame avait dépassé les 70 ans

– on ne paye pas partout par carte bancaire, prévoyez du cash ;
– dans les hôtels (j’ai séjourné dans des 3*, ils sont parfaits), il y a tous les produits de toilette en grand conditionnement ; près des accueils : des brosses à dents, à cheveux, etc. à disposition et, dans les chambres, un pyjama prêté (pour l’anecdote, de toutes les photos postées sur Instagram, tout le long de mon séjour, le pyjama est ce qui a quasiment le plus fait parler « il est donné ou prêté ? » ; « tu peux l’acheter ? » ; « demande le prix stp » « tu le rapportes ? ». Je ne l’ai pas rapporté.


Manger… :

– les sushi, contrairement à ce qu’on voit ici (dans des restaurants ou chaines qui n’ont de sushi que le nom), ont du goût, ne se limitent pas à un saumon ou un thon insipide et ont plus de poisson que de riz (on ne voit pas le riz, il est entièrement recouvert par le poisson ;
– le bouillon miso ne ressemble pas à de l’eau de vaisselle, c’est un vrai bouillon, coloré, et parfumé (à gauche sur la photo) ;

sushi et soupe miso

– les ramen (dites lamen) sont le vrai plat national, il y en a partout, pour tous les prix et elles sont délicieuses, sluuuurp ;
– le petit déjeuner, comme dans de nombreux pays d’Asie (eeeuh non tous), est un vrai repas, salé, avec poisson, féculent, légumes :
– le saké (à ne pas confondre avec l’alcool de riz qu’on vous sert en fin de repas dans certains faux restaurants chinois, ceux qui vous servent aussi des nems, mouaaaaa) est une boisson fermentée à base de riz (environ 15°), qui se boit tiède, pendant le repas. Les authentiques se vendent en magnum, donc 1,5 l ;
– on ne plante surtout pas les baguettes dans le riz (ça ne se fait que lorsqu’on met un bol de riz sur l’autel d’un défunt) ;
– pas trop de desserts, voire pas du tout dans les restaurants japonais, il faut aller dans les pâtisseries/salon de thé ;
– on mange bon mais aussi très joli au Japon, la preuve, ces bento, pour ceux qui n’ont pas le temps de cuisiner ou pour le travail, la nourriture est toujours agréable pour l’oeil avant de l’être pour le palais ;

7,50 € ce bento

– les Japonais sont les rois du vrai bon pain de mie artisanal (ça commence enfin à revenir dans les boulangeries chez nous) ;
– le boeuf waygyu, méthode ancestrale d’élevage du boeuf en fait le meilleur du monde, notamment celui de la ville de Kobe, le must. Flexitarienne, je mange de moins en moins de viande mais j’y ai gouté, dans un restaurant de Kyoto, Gyugyu, où le prix est abordable, si on choisir les ramen au boeuf de Kobe, environ 12 €, (attention, il y a waygu et Kobe à la carte) mais, pour cela, il faut arriver assez tôt car c’est en quantité limitée (sinon, pour un chateaubriand comptez environ 16.000 yen soit 140 €) .

lamen au boeuf de Kobe

Pour les sushi, outre les restaurants indépendants, la chaine Sushi Zanmai est d’un très bon rapport qualité prix et fréquentée par les Japonais. Pour les ramen, il y en a partout (on est tombé pile pendant le Festival 2019 des Ramen à Tokyo). Pour les soba, nouilles au sarrasin mais, bizarrement, elles ressemblaient plus à des ramen  (j’ai adoré Ginza Kagari, bien planqué dans une toute petite allée perpendiculaire à la rue principale  (attention, on fait la queue, surtout aux heures des repas), mais ça vaut vraiment le coup. Dans ce restaurant, elles sont toutes à base de poulet, et on vous explique comment ajouter certains condiments progressivement pour, à chaque ajout, en modifier le goût.

une saveur incomparable

J’ai rapporté :

– du thé matcha en poudre ;
– du thé matcha torréfié en feuilles ;
– des yuzus et autres agrumes (suis addict) ;
– des kakis (de Nara forcément) ;
– du shichimi togarashi (mélange de 7 épices japonais, qui comprend des agrumes en poudre, si possible, le faire faire à votre goût) ;
– du riz ;
– du miso ;
– du wasabi ;
– des articles de cuisine (Kappabashi…) ;
– des chaussettes pour les tongs (le pouce est séparé) :
– un gros bouquet de piments sur leurs branches (acheté à Nara, où je suis tombée en plein festival de nourriture, le pied !!!) ;
– des jolies baguettes (forcément) ;
– un parapluie pluie/uv (les japonaises fuient les uv, moi aussi)
– plein de friandises au matcha, au yuzu, aux fleurs de cerisiers (en plus ce sont des vraies oeuvres d’art).

Nous aurions pu en faire plus mais nous avons gardé du temps pour flâner, se poser, ne pas enchaîner les visites. C’est un pays magnifique où il est très facile de se déplacer et où on se sent en sécurité. Le budget repas, hors alcool, est très abordable.

Beaucoup d’entre vous m’ont suivie, en temps réel, sur Instagram et j’espère que ce petit compte-rendu un peu plus détaillé vous a plu et, pour finir, un petit voyage gourmand :

Sushis au Maquereau
Gelée au Thé Matcha,de Naomi Yamashita
Mayonnaise au Miso
Pain de Mie japonais
Cake Paris Tokyo
Udon au Boeuf

et une Journée Magique sans quitter la France.

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